Découvrir Riopelle
« C'est le cours d'arts plastiques le plus intéressant que j'ai eu. »
Un élève de la classe d'accueil
Un atelier d’arts plastiques pour découvrir le peintre Riopelle et son œuvre, c’est l’activité qui lançait, en février 2023, notre collaboration avec la classe d’accueil de Marie-Pierre Caron. Comme on pouvait s’y attendre, aucun élève n’avait entendu parler de Jean-Paul Riopelle, ni vu ses oies et ses hiboux. Jacynthe Mainguy (Amuzart) les a habilement entrainés dans ce monde par un courte présentation sur l’artiste et ses couleurs, puis surtout par la création d’une œuvre sur le thème des hiboux. Il fallait les voir manier avec un plaisir évident le crayon, l’encre, le pastel et les feutres scintillants pour créer leur ‘Riopelle’. Quelle belle façon d’entrer en contact avec cet artiste et de se préparer à la création musicale de Chevreuse !.
Entrevue avec Jacinthe Mainguy, propriétaire de Amuzart
Entrevue avec Marie-Pierre Caron, enseignante
Diaporama illustrant les ateliers d'arts et de musique
Ateliers Chevreuse
À la fin mars 2023 a lieu le premier atelier d’expérimentation
sonore avec les élèves d’une part et le chœur d’autre part, pour
alimenter le travail de composition de François-Hugues Leclair qui a
choisi la toile Chevreuse comme source d’inspiration. Comment les divers
objets percussifs manipulés par les choristes – on parle ici de
feuilles de papier, de galets et de branches – pourraient-ils être utilisés pour évoquer la nature en forêt ?
Au retour en répétition quelques semaines plus tard, élèves et choristes
du CCO travaillent, séparément toujours sauf pour quelques choristes
présents lors des répétitions à l'école, avec une version en cours de
composition de la partition. Chevreuse prend forme.
À travers ce
processus, il a fallu l’art de Tiphaine Legrand, directrice musicale du
Chœur classique de l’Outaouais, pour entrainer les choristes, jeunes et
moins jeunes, dans cet univers musical inhabituel où la mouvance de
masses sonores fluides crée ce qu'on pourrait appeler un « champs harmonique », espace au-delà d'une pulsation, d'une métrique ou d'un discours harmonique traditionnel. Or, tous ont suivi Tiphaine avec confiance en terrain inconnu. Qui sait si le saut n’a
pas été plus périlleux pour les adultes rompus au chant choral classique que pour
les élèves d’une classe d’accueil qui ne pratiquaient pas le chant ou la
musique en classe et n’avaient aucune expérience chorale ?
Entrevue avec Tiphaine Legrand, directrice musicale
Entrevue avec Marie-Pierre Caron et Michel Dubeau
Créer et fêter
Lundi 12 juin 2023, les esprits sont fébriles. Aujourd’hui, les élèves de Marie-Pierre Caron et les choristes du Chœur classique de l’Outaouais uniront leurs voix pour la première fois. Premier arrêt : l’école du Lac-des-Fées. À l’arrivée du Chœur classique, nos complices de la classe d’accueil aident au déchargement de l’équipement. Les papillons au ventre s’activent au moment de la générale. Nous chantons finalement ensemble et le résultat est concluant. Nous sommes prêts à présenter notre travail à toute l’école.
Il fallait voir tous les enfants de l’école s’acheminer en rangs sages vers le gymnase pour prendre place par terre. Alors que le compositeur explique son œuvre et que les sons s’élèvent, le silence s’installe parmi les jeunes têtes attentives. La musique a opéré sa magie. On peut donc se diriger avec confiance vers la Maison du citoyen pour refaire la prestation devant un public plus large, dont les parents des élèves de la classe d’accueil.
L’anticipation monte d’un cran lorsque les enfants s’approprient avec enthousiasme la spacieuse loge qui leur a été réservée, juste avant de se retrouver sur scène pour la générale de la prestation. Sous les somptueux éclairages, on répète et on pratique la gestion des percussions, lesquelles doivent arriver dans les mains de chaque choriste au moment opportun. L’art et l’énergie de Tiphaine Legrand ainsi que la présence envoûtante du duduk rassurent les choristes. Tout ira bien.
Devant salle comble et après les remerciements de circonstance, François-Hugues Leclair capture l’attention par les clés qu’il offre pour comprendre la pièce et son rapport avec la toile Chevreuse, projetée à ce moment-là. Puis, du silence, montent doucement les sons de la forêt et la complainte du duduk de Michel Dubeau. La magie opère une fois de plus. Les spectateurs sont visiblement émus.
Au sortir de la scène, chaque élève reçoit un galet souvenir orné du hibou et rejoint ses parents à travers une haie d’honneur formée spontanément par les choristes du CCO. Le cortège se dirige vers la galerie Montcalm, sise à proximité dans le même immeuble. Celle-ci offre pour l’occasion des visites guidées de son exposition Empreintes consacrée aux estampes de Riopelle. Les parents peuvent ainsi accompagner leurs enfants dans la découverte du peintre et admirer au passage les œuvres de leurs enfants affichées à l’entrée. D’autres visites suivront pour les membres intéressés du public.
Tout le monde se retrouve ensuite autour du buffet installé aux abords de la galerie dans l'agora de la Maison du citoyen. Les émotions sont à fleur de peau et la joie est palpable. La boucle de la rencontre et du partage est bouclée : rencontre entre Gatinois et nouveaux arrivants, entre ces derniers, le chant choral et l'art visuel, entre l’école et le CCO, entre la musique et Riopelle.
